Le système précolonial de dénomination des personnes chez les Ding du Congo et chez bien d’autres indigènes était fondé sur le nom unique, oral, flexible et non transmissible stricto sensu. Il contrastait ainsi avec les normes modernes de gestion introduites par le colonisateur belge.
La présente étude d’anthropologie et d’histoire décrit ledit système, expose la façon dont l’État colonial a fait face à ce problème et relève le faible impact de l’action étatique sur les pratiques dénominatives des Ding. Elle révèle que les multiples traits « exotiques » et européens en particulier présents dans l’anthroponymie ding au sortir de la colonisation relèvent surtout d’un processus d’acculturation spontanée : les modifications se sont opérées avant tout par des biais informels et moins imposés, grâce à des pratiques peu visibles soutenues par certains Ding « européanisés » et facilitées (tout de même) par maints acteurs européens. Elle offre un corpus de noms précoloniaux ding et de textes législatifs, des inventaires des clans, des villages et des baptisés.
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